Portraits Mouv’outremers – Guadeloupe. Meagann et Terence, créateurs de l’Observatoire de l’alimentation durable.
Qui êtes vous?
Terence Pierrot. Je suis un entrepreneur passionné d’innovation et d’alimentation. Je suis engagé pour le développement de mon territoire aussi bien à travers mes actions personnelles, notamment ma consommation, qu’à travers mes actions professionnelles, avec la création de mon entreprise dans l’agroalimentaire.
Meagann Boulassy. Je suis chargée de mission transition écologique, sensibilisée à tout ce qui traite des enjeux environnementaux, de l’économie circulaire à l’alimentation durable. Et j’ai vraiment à cœur d’apporter ma pierre à l’édifice pour renforcer la résilience de notre territoire.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Meagann. Nous nous sommes rencontrés dans la promotion de Mouv’outremer. Nous étions plusieurs participants dont les projets traitaient de l’alimentation. Grâce à la formation, nous avons pu échanger et nous avons décelé une cohérence dans notre vision de l’alimentation durable en Guadeloupe. J’avais le projet d’une plateforme offrant des outils (données, cartographies, instruments financiers, forum, etc.) pour favoriser un système alimentaire durable. Terence, de son côté, avait déjà identifié ce projet comme solution.
Terence. De mon côté, je portais le projet d’une société de production et distribution de produits alimentaires durables (bio, équitable, végétal) nommée Nuriyo. Le projet de Meagann répondait à des besoins que j’avais, pour mener à bien mon activité : tout ce qui est relatif à la donnée dans le secteur de l’alimentation locale en Guadeloupe. Au cours de la formation, nous nous sommes vite rendu compte qu’il y avait des points de convergence dans nos deux projets et une évidence à travailler ensemble.
Comment cela s’est-il mis en œuvre concrètement ?
Meagann. Après la formation, nous avons avancé chacun sur nos projets. Puis, Terence a décidé de fonder une association avec un jeune agriculteur, Loïc Bourdy. Il m’en a parlé et j’ai tout de suite adhéré à cette initiative.
Terence. L’Association Pour la Production Durable En Guadeloupe (APPDEG) crée un lien entre les acteurs qui veulent œuvrer pour une alimentation durable. Nous avons commencé par des événements de mise en relation et de mise en avant des différents acteurs de la production durable, que ce soit dans l’alimentation, l’agro transformation, les cosmétiques, la mode, tout ce qui a trait à la production locale. Pour aller plus loin, il y avait cette nécessité d’encadrer les acteurs et de mettre à leur disposition les informations et les données, d’où l’idée de créer un observatoire. Et c’est là que l’éclairage de Meagann était important puisqu’elle avait déjà cette initiative de rassembler les données sur les secteurs liés à la production durable.
Grâce à la formation, nous avons pu échanger et nous avons décelé une cohérence dans notre vision de l’alimentation durable en Guadeloupe
Qu’est-ce que l’Observatoire de l’alimentation durable ?
Terence. C’est un outil numérique collaboratif qui centralise et génère les données liées au secteur de l’alimentation en Guadeloupe. On y trouve les statistiques, les enquêtes, la cartographie des acteurs et des initiatives, les informations sur les métiers, les différentes aides et les outils financiers à disposition des porteurs de projets et des entreprises, et également des données sur la consommation.
Meagann. Sa mission est d’aider les porteurs de projets mais aussi les acteurs qui souhaitent tout simplement être informés.
Que vous a apporté la formation Mouv’outremer?
Meagann. Plusieurs participants avaient identifié ce besoin de mettre en commun les données. Au fil des rencontres et des discussions, je me suis rendue compte que c’était bien une nécessité. Cela m’a vraiment confortée dans l’intérêt du projet. J’ai senti qu’il avait toute sa raison d’être. Et puis, cela a renforcé l’envie d’aller plus loin. La rencontre avec Terence et la création de l’APPDEG, par la suite, ont remis un coup de dynamisme pour le développement du projet de plateforme. La formation a aussi permis, à travers les ateliers et la communauté, de challenger le projet, mieux définir le produit, la cible, les utilisateurs, etc.
Terence. La plus-value, c’est la création d’un réseau avec des acteurs qui ont une vision et des objectifs communs. Et puis, ça conforte dans l’idée qu’on ne se réveille pas un matin avec juste de bonnes intuitions, qu’il y a des besoins concrets et que nous sommes sur la bonne voie pour apporter un impact positif pour notre territoire.
Avec les membres de la communauté, les « Mouvers », nous formons vraiment une équipe
Mouv’outremer, c’est également une communauté. Êtes-vous toujours en lien avec les autres participants de votre promotion Antilles- Guyane ?
Terence. Absolument. Nous sommes en train de structurer au mieux le réseau avec tous les apprenants de la formation, de mettre en place des ateliers, des événements, pour que nous puissions réellement nous entraider et ne pas nous retrouver seul de nouveau. Notre objectif est que le réseau s’autogère pour pouvoir accompagner chacun dans son projet, et de maintenir la bienveillance et la solidarité que nous avons pu construire pendant les séminaires.
Meagann. Avec les membres de la communauté, les « Mouvers », nous formons vraiment une équipe. Terence fait partie des référents en codéveloppement et moi, des référents animation de la communauté. Notre but est de pérenniser la dynamique créée lors de la formation.
Quelles sont vos attentes aujourd’hui?
Meagann. Nous sommes en phase de construction, aussi bien au niveau de la communauté élargie Mouv’outremer, que de l’APPDEG. L’association a été créée en juillet. Ma première attente est qu’il y ait un vaste élan de la part des acteurs pour contribuer et renforcer le mouvement. Nous devons être nombreux afin d’avoir un réel impact et aller loin.
Terence. Nous sommes aussi à la recherche de financements pour nos différents projets (Nuriyo, l’APPDEG, l’observatoire). Le financement est une question fondamentale. Et nous avons besoin de forces vives, notamment pour l’organisation des événements et sur la communication. Que ceux qui souhaitent participer au changement et à l’impact positif qu’on peut avoir sur le territoire en termes d’alimentation durable n’hésitent pas à nous rejoindre !
Quelles sont les prochaines étapes ?
Meagann. Avec l’association, nous préparons une journée « Agri Call » à Marie-Galante pour le mois de décembre. C’est une journée de rencontres solidaires entre acteurs de l’agroalimentaire local.
Terence. Avec Nuriyo, nous sommes lauréats du concours de l’incubateur du Crédit Agricole, le Village by CA Guadeloupe. Nous travaillons pour la mise en place de nos premières unités de production : recherche de financements, industrialisation de nos recettes, installation de notre première usine. Avec la communauté Mouv’outremer, des ateliers de codéveloppement sont organisés afin de profiter de l’intelligence collective. Il s’agit de réunions entre pairs ayant le même niveau de responsabilités pour faire émerger des solutions. À chaque séance, 6 à 8 personnes échangent durant 2 à 3 heures autour d’une problématique rencontrée par l’un des participants. Ces discussions apportent des réponses qui servent à tout le groupe. Au sein de Mouv’outremer, ces rendez vous bimensuels permettent à chacun d’avancer dans ses projets et de résoudre ses problématiques managériales. Le partage, dans un environnement confidentiel et de confiance, renforce aussi notre engagement.
Pouvez-vous tirer un premier bilan ?
Terence. La première journée « Agri call », que nous avons organisée en juillet, a rassemblé environ 250 personnes, c’était une belle réussite. Beaucoup de participants nous ont demandé si ce serait un événement récurrent, pour retrouver régulièrement les acteurs, les producteurs qui font des choses intéressantes localement. C’est un rendez-vous attendu.
Meagann. Mouv’outremer nous a donné des méthodes pour concrétiser nos projets.
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