Avec Le Trois Lieu, D’Antilles & D’ailleurs propose un lieu 4 en 1 : accueil, écoute, accompagnement et sensibilisation pour oeuvrer pour les femmes en situation vulnérable

Je m’appelle Lavinia Ruscgini, je suis directrice de l’ONG D’Antilles & D’Ailleurs et je suis engagée à titre de bénévole au sein du mouvement du Nid en tant que féministe. J’ai participé à la 1ère édition Mouv’Outremer.

Portrait chinois

Si j’étais une saison : je serais le printemps ! C’est la saison des recommencement : on se remet en question, nouvelles idées, nouveaux projets, nouvelles inspirations…

Si j’étais un instrument de musique : je serai le violon, car il faut des années pour bien apprendre, c’est comme nos chemins, nos parcours : il faut des années pour apprendre, tout ne vient pas naturellement. C’est un symbole de persévérance.

Si j’avais une baguette magique : je redistribuerais de l’argent aux femmes victimes de violence et prostitution !

Depuis que je suis étudiante, en voyant des femmes vulnérables, je me suis toujours posée la question : et si c’était moi ?

Quel est le projet que tu portes ?

Mon projet, c’est Le Trois Lieu : un espace sécurisé et sécurisant pour les femmes victimes de violences et prostitution. Le projet a été conçu en 2020 entre les confinements, et nous avons investit l’espace que nous avons aujourd’hui en mars 2021. L’espace est composé de trois structures associatives :

  • L’ONG D’Antilles & D’Ailleurs : une ONG de coopération et développement, qui agit sur le renforcement des capacités et des connaissances pour l’insertion économique des femmes en position de vulnérabilité.
  • FLAM (Femmes Latine Américaines en Mouvement) : un mouvement ayant pour vocation de promouvoir un nouveau regard sur la communauté des femmes migrantes latino-américaines sur la Martinique et de lutter en faveur de leurs droits.
  • Le Mouvement du Nid : l’antenne Martiniquaise d’une association nationale luttant contre les causes et conséquences de la prostitution.

Environ 15 personnes travaillent sur la structure. Les valeurs au coeur du projet sont la diversité culturelle, le féminisme intersectionnel, l’équité, la coopération…

Sur ce lieu de 200m2, avec 2 étages (et un petit jardin) il y a de nombreux espaces et activités proposées aux femmes victimes de violences accueillies : ateliers couture pour l’insertion socioéconomiques, cours de FLE, activités de sensibilisation et information, accompagnement administratif, juridique, soutien psychologique, aide à l’accès à la santé (présence d’infirmières d’un gynécologique), présence de conseillers pôle emploi…

Nous avons créé un maillage entre les trois structures : l’idée est d’avoir une mutualisation des espaces, mais aussi des équipes et actions. L’établissement se situe au coeur de la ville de Fort-De-France, dans un QPV (Quartier Prioritaire de la Ville), prêt de quartiers liés au trafic de drogue ou à la prostitution, car nous avons la volonté d’être proche de ce public, et de les accueillir dans un espace digne.

Pourquoi t’es-tu engagée dans cette cause ? Peux-tu nous parler de cette problématique ?

Depuis que je suis étudiante, en voyant des femmes en position de vulnérabilité, je me suis toujours posée la question : et si c’était moi ? Si j’étais à cette place, j’aimerais que quelqu’un m’aide. J’ai cette envie de contribuer activement en tant que militante et en tant que bénévole.

Quelles difficultés rencontres-tu dans ce projet ?

On a commencé à concevoir une garderie, car on a identifié cette problématique de garde d’enfant pour les publics accompagnés, donc on a commencé à développer cet espace pour les femmes et les enfants. Mais on eu beaucoup de difficultés : difficultés de logistique, de réglementation, difficultés pour concevoir l’espace et l’adapter, à faire en sorte que les femmes ne viennent pas seulement pour la garde d’enfant mais soient également accompagnées…

Une autre difficulté plus globale est de recevoir du soutien sur le projet : le public que nous accompagnons est très stigmatisé et les réactions (de la société, des administrations, des travailleurs sociaux…) sont parfois difficiles : on doit défendre notre projet et déconstruire beaucoup de préjugés et de stéréotypes.

Un mot sur ton expérience avec Mouv’Outremer ?

En 2020, on a reçu un mail intéressant à se sujet, et je me retrouvais dans les priorités sociales et environnementales fixées. J’ai bénéficié d’un accompagnement par des experts, de méthodologies d’intelligence collectif. Le projet était au stade d’embryon, et Mouv’Outremer a permis d’élargir le réseau, de peaufiner le projet… Le brouillon du projet a été ajusté en fonction des retours, des apports théoriques, des apports d’experts et d’autres porteurs de projets des Outre-Mer. C’est important d’interagir avec des personnes qui ont les mêmes problématiques, qui partagent les mêmes difficultés, aussi sur des territoires insulaires ou dans des territoires aux histoires similaires. La formation m’a vraiment apporté des compétences théoriques et pratico-pratique, pendant la pandémie.

Pour moi ça a été une ouverture à 360° : l’accompagnement m’a permis de voir tous les aspects du projet : modèle économique, réseau partenaire, communication… Et ça m’a permis de créer des liens et synergie avec d’autres Mouvers, comme avec Béatrice du club Soroptimist

Une fierté à partager ?

Cela fait 2 ans qu’on a cet espace, et soit par le bouche à oreille, soit avec notre présence et nos activités, on sent au fur est à mesure qu’on est vraiment reconnues par le public : elles connaissent cet espace, viennent à eux, et savent qu’elles seront bien accueillies et accompagnées, c’est une grande fierté.

La fierté aussi, c’est qu’on s’adresse à un public avec beaucoup de difficultés, on a un enjeu d’intersectionnalité (femmes non blanches, souvent célibataires avec un enfant à charge, un faible niveau de qualification…), mais on réussi à créer le dialogue entre leur monde et celui des institutions, on est le coussin qui permet le dialogue entre ces deux mondes qui ne se côtoient et ne se comprennent pas.

Aujourd’hui, on compte une vingtaine de sorties positives, de femmes qui retrouvent un travail après la prostitution par exemple : ce sont des parcours difficiles, peu stables, emmaillés par la violence, mais on arrive à faire sortir un certain nombre de femmes de leurs difficultés.

Avant de terminer : un appel à action à partager ?

Si des personnes que vous connaissez qui sont victimes de prostitution en Martinique, faites passer l’information : il existe cet espace, ce lieu d’accueil et d’écoute, qui pourra les accompagner !

INFOS PRATIQUES :

Adresse :

Le trois lieu

122 rue Lamartine

97200 Fort-De-France

Téléphone : +596 596 58 38 19

Site internet : https://www.dantillesetdailleurs.org/le-trois-lieu

A la rencontre de l’association Souffrance-Travail vue par deux mouveuses.

Deux Mouveuses référentes tous terrains de Polynésie, Maëlle Poisson et Taurere Hauata nous invitent à découvrir une association qui leur tient à cœur et qui milite pour la protection et le bien-être des personnes au travail. Découvrons ensemble l’association Souffrance-Travail avec sa présidente Sandrine Maeva Salmon, présidente de l’association Souffrance-Travail.

Portrait chinois de l’association Souffrance-Travail
Si j’étais un bruit : je serais un tutti parce que je sais qu’on peut tous parler à l’unisson malgré nos différences.
Si j’étais un océan : je serais un océan de paix !
Si j’étais une espèce menacée : je voudrais m’exprimer pour ne pas disparaitre.

Peux-tu nous parler de ton association, de ses actions et ses objectifs ?
L’association Souffrance-Travail a été créée en 2020. Son objectif est de permettre aux personnes de s’exprimer sur la souffrance au travail et de bénéficier d’un espace d’écoute, mais également d’être accompagnés par des spécialistes (des avocats, des juristes et des psychologues …). Elle œuvre aussi au bien-être des personnes pour leur redonner confiance en elles.

Peux-tu nous décrire comment reconnaître la souffrance au travail ? Comment elle se manifeste ?
Il existe différents types de souffrance au travail, cela va du burn- out, harcèlement moral, harcèlement sexuel, sexisme, … un petit focus sur le burn-out = épuisement total lié à une surcharge de travail, le bore-out (ou « mise au placard ») = épuisement professionnel, mal-être provoqué par l’ennui et une sous-charge de travail ayant pour conséquence de se sentir dévalorisé et de perdre toute estime de soi.

Pourquoi t’es-tu engagée dans cette cause ?
J’ai rejoint l’association parce que j’ai été confrontée à des situations de souffrance au travail, et que je souhaite accompagner les personnes qui sont dans ces situations et agir par des actions de communication, juridiques, après des partenariats constructifs avec les instances du Pays, en créant une communauté d’associations sur le
sujet, …


Après 3 ans d’existence, pouvez-vous tirer un bilan de votre impact sur la population ?
Nous avons plusieurs dossiers en cours et nous accompagnons de nombreuses personnes au quotidien. Mais c’est une problématique qui prend du temps à résoudre et qui est difficile à quantifier.

Ce qui est certain, c’est que nous défendons une cause qui répond à un besoin réel que les gens ne savent pas forcément verbaliser… jusqu’à ce qu’ils nous rencontrent. Nos actions sur le terrain sont toujours bien accueillies et souvent les gens nous disent, « mais oui, c’est exactement ça mon problème, ça fait du bien de trouver quelqu’un qui nous comprend ! »
On a donc besoin de se faire connaître davantage auprès du public et des autorités car trop de personnes souffrent
sans le savoir ou en silence. Ca ne doit plus être tabou !

Comment faites-vous justement pour vous faire connaître ?
Dernièrement, nous avons tenu un stand lors de la journée internationale pour la santé et la sécurité au travail,
sous l’égide de l’ONU le 28 avril dernier. Ca s’est déroulé à la CCISM et nous avons rencontré des personnes en souffrance qui ont été soulagées de nous découvrir, des personnes en quête d’information, ainsi que des représentants du personnel attentifs à la cause.

Nous organisons aussi régulièrement des micros-trottoirs, où nous allons à la rencontre du public pour les
sensibiliser à la problématique.

Le prochain micro-trottoir est prévu le 29 juin 2023 au parc Paofai, dans le cadre du programme de mobilisation et de sensibilisation Ré-action Dehors de Makesense.

Une actu à partager ?
Oui ! Lors de la Journée internationale pour la santé et la sécurité au travail du 28 avril, nous avons aussi lancé notre ligne d’écoute pour venir en aide aux personnes en détresse grâce à une subvention du FDVA (le Fonds pour
le Développement de la Vie Associative).

Le numéro est le 87240250, elle est tenue par des professionnels de l’accompagnement du lundi au vendredi de 8h à midi.

Sinon, nous sommes aussi joignables par mail 24h24, 7 jours sur 7 : souffrance-travail@mail.pf
Facebook: Souffrance & Travail

Une info à retenir ?
Oui ! Ensemble on est plus forts ! C’est pour cela que nous travaillons en partenariat avec d’autres associations
impliquées dans le développement humain, notamment l’Association SOS Suicide et l’Association Taputea Ora qui
promeut la santé mentale et avec laquelle nous organisons des ateliers.

INFOS pratiques :

Contact : 87240250 – souffrance-travail@mail.pf

Cartographie des acteurs du financement dans le Pacifique, un outils crée par et pour les Mouvers !

Jeudi 25 Mai dernier a eu lieu une session de partage sur la thématique « Financer ton Projet de Transition (dans la Zone Pacifique) ». Cette session a été préparée et organisée par des membres du Cercle des Formateurs Mouv’Outremer Pacifique, dans le cadre de leur formation.

Marie-Madeleine, une des co-organisatrices de l’événement, nous en parle !

  • Bonjour Marie-Madeleine ! Peux-tu te présenter et nous parler de tes expertises ? 

Marie-Madeleine LEQUATRE, consultante et accompagnatrice de projets auprès des collectivités calédoniennes, d’associations et d’entreprises dans les domaines du développement local et de projets à impact social, économique et environnemental (formation, insertion professionnelle, emploi, entreprenariat, jeunesse, condition féminine, préservation, développement et valorisation des richesses des territoires)

  • Pourquoi as-tu rejoint la formation du Cercle des Formateurs Mouv’Outremer ?

La formation de formateurs Mouv’Outremer a été pour moi l’occasion d’approfondir la compréhension de l’univers de la transition, l’acquisition d’outils très concrets pour accompagner les projets ayant un impact positif sur les enjeux de la transition et de me connecter à un réseau d’acteurs et de personnes partageant les mêmes valeurs et les mêmes aspirations à faire les choses différemment, au service du vivant : des liens entre les personnes, de la création de valeur au bénéfice partagé et d’une prise en compte de notre richesse environnementale.

vue de la cartographie créée sur airtable et disponible ds les ressources de la communauté
  • Lors de la session de partage, vous nous avez présenté un outil de cartographie des acteurs de financement dans le Pacifique. Peux-tu nous en parler ? Comment l’avez-vous créé ? 

La réalisation de cette cartographie des acteurs du financement dans le Pacifique est issue du programme de formation des formateurs Mouv’Outremer. Il s’agissait d’un des multiples défis à relever dans le cadre de cette formation. Nous étions trois formateurs (Aurélien Briois de Polynésie Française et Marjolaine Mitaut et moi de Nouvelle Calédonie) intéressés par le sujet et décidés à relever ce défi de recenser les sources de financement disponibles sur nos territoire afin de les partager à la fois aux porteurs de projets à la recherche de financements et aux accompagnateurs de projets.

L’idée était de réaliser un outil permettant aux uns et aux autres d’avoir une vision globale et centralisée des financements publics et privés disponibles en Outre-mer et particulièrement en Polynésie Française, en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna, et de pouvoir accéder plus rapidement aux informations des structures financeuses.

  • Comment s’est déroulé le webinaire ? Quelles ont été les principales thématiques abordées ? Les intervenants ? : de quoi on a parlé ? Un mot sur l’intervention du Pacific Food Lab ?  Un mot sur les échanges qui ont eu lieu et les messages clés ? 

Nous avons organisé un webinaire le 24 mai dernier afin de partager l’outil créé pour cette cartographie. Notre souhait était également de susciter des échanges et des partages d’expériences entre les participants sur leurs parcours de recherche de financement mais également d’utilisation et de suivi des financements obtenus. Nous avons notamment invité le cluster de l’alimentation durable Pacific Food Lab, association de Nouvelle-Calédonie créée en 2014 pour développer des synergies entre les acteurs de l’agroalimentaire pour structurer et dynamiser le volet économique du système alimentaire calédonien. Charles Vuillod, qui représentait Pacific Food Lab, nous a partagé leur parcours de recherche de financements, leurs difficultés et quelques conseils, avant de répondre aux questions des participants. Quelques messages clés que nous avons retenu : 

  • Il est essentiel de bien s’entourer
  • Attention à ne pas tomber dans une forme de “course aux financements”, dans laquelle on peut se perdre
  • Pensez à aller chercher des financeurs privés, notamment dans les budgets RSE de PME/ Grandes entreprises. 

Le webinaire a réuni près d’une vingtaine de participants issus de Polynésie Française, de Nouvelle-Calédonie, de Wallis et Futuna mais aussi de l’Hexagone, porteurs de projets, formateurs, consultants et accompagnateurs de porteurs de projets. Les nombreux échanges, questions et interventions des participants ont permis d’aborder les difficultés rencontrées par les porteurs de projets et leurs besoins, donnant ainsi lieu à des perspectives de poursuite de nos travaux pour faciliter le parcours des porteurs de projets dans la “jungle des financements” disponibles (accéder à l’information, candidater, utiliser et justifier de l’utilisation des financements entre autres sujets).

  • Quelle suite souhaitez-vous donner à cette cartographie et à ces échanges ?

Nous prévoyons de poursuivre par l’organisation de rencontres avec des financeurs, en visio mais aussi en présentiel, afin qu’ils puissent présenter leurs dispositifs et offres de financements, mais également avec des porteurs de projets ayant bénéficié de financements, afin qu’ils puissent partager leurs expériences, les difficultés rencontrés et leurs conseils. L’objectif pour nous étant de poursuivre notre intention de faciliter l’accès aux sources et dispositifs de financements, de créer du lien et de mettre en réseau les personnes !

Découvrez cette cartographie des acteurs du financement dans le Pacifique : https://airtable.com/shri8l5bGn5GcD24X

Retrouvez le replay de cette formation : https://youtu.be/8Pqkbzvo5wQ, et son support : https://drive.google.com/file/d/1qMilo6vNGcTXKw2azbR7laezdhN2GuVi/view?usp=sharing 

Des ajouts à faire à cette cartographie ? Des questions à poser à nos formateurs ? Contactez-les !

Le co-développement un outil d’intelligence collective au service des projets

cette article a été écrit par Maëlle Poisson Mouveuse de Polynésie

CONTEXTE

Le 26 janvier à 16h, se tenait en ligne le premier atelier de co-développement de la communauté des Mouvers Pacifique.

Cet exercice d’intelligence collective s’est tenu pendant une heure. Taurere, animatrice à su garder le temps et à déroulé la méthode avec écoute, douceur et bienveillance.
Pour sa première fois, Taurere était accompagnée de co-animateurs. Maelle et Jean-Yves qui ont déjà pratiqué ce type de format. Gardiens de la méthode, ils ont été préparés par une formation en ligne dispensée par l’école Kedge. Tous trois se sont rencontrés plusieurs fois en amont de la séance, pour que chacun adopte la meilleure posture à chaque étape de la session.
Et cette co-évolution s’est passée au mieux, comme peuvent en témoigner tous les participants.
Une première fois, réussie qui annonce de beaux moments à venir …

ORIGINE

Les ateliers de co-développement ont été co-conçus par Adrien Payette et Claude Champagne.

L’objectif est de s’entraider, et par la pratique d’évoluer, d’adapter sa posture et développer ses connaissances et compétences.

En petits groupes, de 4 à 8 participants qui vont changer de rôles au cours des séances pour endosser les places de Coachés, Consultants et Animateur. Une personne ressource guide le groupe, en apportant formation et ressources théoriques.

RÈGLES

Chaque participant est tenu de rester un cadre clair et être dans :

  • l’Ecoute
  • la Bienveillance
  • la Co-construction
  • la Confidentialité

ETAPES D’UNE SESSION DE CODEV

1- EXPOSE 5′
Chaque participant expose sa problématique et le groupe choisi d’un commun accord la thématique qui va être co-developpée.

La personne portant la thématique choisie, devient la personne coachée. Les autres membres devenant consultants.
Le coaché peut alors exposer les détails du sujet proposé pour que les autres membres du groupe comprennent les besoins, les freins et trouvent ensemble des solutions.

La personne désignée pour être l’animateur est gardienne de temps, du respect du temps de parole et du bon déroulé de la méthode.

2- CLARIFICATION 10′
Les consultants posent alors des questions au coaché, pour mieux comprendre la problématique et son contexte.

3- REFORMULATION 5′
Le coaché prends un moment pour reformuler la problématique en prenant en compte les éléments qui viennent d’être énoncés.

4- CONSULTATION 15′
Les consultants proposent des pistes d’action selon leurs expériences et vécu.
Le coaché prends en note, sans intervenir.

5- PLAN D’ACTION 5′
Le coaché prends le temps de noter et de hiérarchiser les actions qu’il va entreprendre pour avancer dans la problématique choisie.
Puis les présente aux membres du groupe.

Pendant ce temps, les consultants notent leurs apprentissages et retour d’expérience.

6- APPRENTISSAGE

Chaque membre du groupe, y compris l’animateur, présente son apprentissage lors de cette séance et les retours sur expérience, de ce moment partagé.

illustration proposée par Maëlle

RETOUR D’EXPÉRIENCE TEMOIGNAGES

Taurere – co-animatrice

J’ai pu participer en tant que facilitatrice pour la première fois

Franchement un peu stressée, de la préparation en amont afin de s’assurer du bon déroulé de l’atelier.

Exercice pas facile en pratique, être garant de l’intégrité du client.

Rappeller au consultant, qu’il sont là pour solutionner grâce à l’intelligence collective.

J’ai de la chance d’avoir eu des participants qui avait cette état d’esprit.

La prochaine fois, j’aimerais participer en tant que consultante afin de connaître tous les aspects du co-développement

Onyx – la coachée

Merci à la communauté Mouv’outremer pour cette opportunité. Ce que je retiens de cette session de co-développement : c’est est un bel outil collaboratif qui permet d’avoir un nouveau regard sur notre situation mais également de nous conforter dans notre démarche tout en requestionnant nos actions de mises en œuvre.

Merci aux participants et aux animateurs qui ont su établir un climat de confiance et de bienveillance !

Je recommande!

Carole – la consultante

J’ai découvert le concept de codéveloppement il y a quelques années et, bien que séduite par la théorie, je n’avais jamais eu encore l’occasion de l’expérimenter. C’est une belle opportunité que nous offre la communauté Mouvoutremer ! La pratique est conforme à ce que j’entrevoyais : c’est en effet un très bel exercice pour travailler les postures, se mettre au service des autres et faire émerger l’intelligence collective. J’ai trouvé que ces échanges bienveillants et constructifs sont une véritable bulle de sérénité. Votre agenda déborde et vous ne savez plus où donner de la tête ? Offrez-vous une pause réflexive à l’occasion d’un prochain atelier pour prendre de la hauteur sur vos problématiques et bénéficier de perspectives différentes 😉

Maelle – la consultante

J’ai aimé cette séance parce que pour une première fois chacun à su rester à sa place et à eu son temps de parole. Je pense que les propositions qui ont été émises ont conforté Onyx dans son plan d’action et lui ont également permise de s’ouvrir à d’autres points de vue.

Vivement le prochain co-développement …

APPEL A L’ACTION

  • bientôt le calendrier des sessions co-développement
  • n’hésitez pas à rejoindre la boucle discord CoDev au sein de la plateforme de communauté

Portrait de Mouver : Jason Man, pour l’amour de la planète !

Nous proposons un focus sur un Mouver hors du commun : Jason Man qui n’a pas hésité à faire le tour de Tahiti à pieds avec sa brouette pour sensibiliser la population aux enjeux écologiques, et qui vient de créer l’association Te Motu. Propos recueillis par Caroline Vonsy, Mouveuse et référente de la communauté de Polynésie

LE PORTRAIT CHINOIS DE JASON
Si j’avais une baguette magique, je repartirais nos ressources équitablement entre nous, parce que la précarité/pauvreté c’est la source de beaucoup de problèmes. 
Si j’étais une plante, je serais une patate douce, parce que je pousse sans prendre la tête ! 
Si j’étais un homme politique, je demanderais conseils à nos grands poètes, parce qu’ils voient la beauté en toute chose.

Pourquoi t’es-tu inscrit à Mouv’Outremer ?
MO était pour moi l’occasion de rencontrer d’autres acteurs du changement et de partager sur nos différents projets. L’un de nos grands combats en écologie c’est la solitude ! Se rassembler c’est primordial.

Que retiens-tu de cette aventure ?
Je retiens que des intentions il y en a plein ! Et qu’en s’organisant bien on gagne énormément en efficacité. Aussi au vu du nombre de projets cool qu’il y avait, la dynamique vers un monde meilleur est bien là. 

Quel était ton projet ?
Mon projet était de monter un lieu dédié à la transition et la résistance, le Fare Umara. Comme un immense laboratoire pour essayer des modes de vie, d’agriculture, de consommation et de pouvoir ensuite le partager avec un plus grand nombre. Aussi d’en faire un quartier général, un lieu ressources pour les militants où ils puissent vivre avec leurs valeurs et être avec des personnes qui les accompagnent.

Où en es-tu ?
Actuellement le Fare Umara est en stand-by. Malgré le fait que le lieu soit prêt à accueillir des personnes voire des habitants, je ne trouve pas encore les ressources humaines pour le faire tourner.
Aussi je ne suis pas propriétaire de l’espace et ce n’est pas toujours évident avec des projets alternatifs d’avoir une coopération complète avec des propriétaires qui ne sont pas dans le projet.

Parle-nous de ton association.
L’association derrière le Fare Umara est Te Motu, Te Mana O Te Umara. Créé mi 2022 par des militants suites aux différentes marches pour le climat qu’on a organisées. Notre raison d’être est de communiquer sur l’urgence écologique et agir en conséquence. Avec cette devise “Nous sommes la nature qui se défend”. Pour le moment nous avons mené des actions de formations sur les enjeux climatiques, agroécologie et cuisine locale, nous travaillons aussi beaucoup à produire de l’information sur nos réseaux sociaux et préparer des outils pédagogiques.

Comme le dit Paul Watson : « mes clients c’est la nature, et rien que la nature »

Comment décrirais-tu ta posture de militant ? qualités ? défauts ?
Ma posture de militant aujourd’hui peut être assez délicate dans le contexte polynésien. J’estime que mon travail est de comprendre, incarner et défendre la nature. Autrement, comme le dit Paul Watson “Mes clients c’est la nature et rien que la nature”. Je vais donc souvent avoir des positions contre notre système actuel qui détruit le vivant, et pour ceux attachés à ce système, je dérange beaucoup. Je porte la vision de réconcilier l’humain et la nature et non de supprimer l’humain pour le bien de la nature, c’est souvent mal compris. Si je veux abattre notre système, j’aimerais faire comprendre que nous avons une place en dehors et qu’on y a bien plus à gagner !

Comment as-tu pensé à faire le tour de l’île pour sensibiliser chacun à la question du changement climatique ? Pour quels résultats ?
L’idée du tour de l’île était de faire parler de la cause. Donc j’imaginais avec un de mes frères d’armes une action qui serait bien populaire. Aller à la rencontre des gens autour de l’île, à pieds pour prendre le temps et ne pas polluer, c’était ça l’idée ! L’action peut aussi apparaître comme une prouesse physique, ce qui a accentué le fait que ça ait bien marché. C’était à chaque fois pour annoncer une marche pour le climat, lancer un appel et disons que les marches pour le climat organisées en aval des tours de l’île ont été les plus grandes et impressionnantes de l’histoire du pays pour la cause climatique vieille des années 70. Pour le moment !!

Y a-t-il des marches pour le climat prévues cette année ? ou d’autres actions militantes ?
Oui nous prévoyons une marche pour le climat en milieu d’année, afin de créer un espace où les gens pourront se rassembler, se rencontrer autour d’une cause commune. Nous commençons l’organisation bientôt, faites nous signe si vous voulez nous aider ! 

As-tu un appel à l’action à lancer ?
On n’est pas dans un film, pas de grands héros pour nous sauver, j’avoue que j’ai essayé et ça marche pas de faire les choses seul haha. On a besoin de tout le monde et ce qui est beau c’est qu’on a tous une place dans ce combat car pour changer un système on a besoin d’artistes, de philosophes, d’artisans, d’économistes, d’agriculteurs et tout plein de choses. Quelle que soit ta passion, tu peux contribuer. Il ne reste qu’à nous rassembler et on sera invincible !

Pour suivre Jason

sur facebook : Jason Man

l’association Te motu : temotu@posteo.net | Facebook : Te Motu

Portraits Mouv’outremer – La Réunion : Jules et Siva, quand la communauté est une force

Echanges croisés avec Jules Dieudonne, REZOLA, service d’électromobilité en autopartage et Siva Grondein, SIVA INDUSTRIE, traitement à la vapeur pour éliminer la mouche des fruits

Qui êtes-vous ?
Jules
Ma mère m’a dit un jour : sois malin, si tu n’es pas malin, sois curieux et si tu n’es pas curieux, sois paresseux ! J’ai appliqué à la lettre ce que disait ma mère et je suis donc un curieux de nature. Ce qui me motive, c’est comment on peut faire bouger les lignes. J’ai une formation d’ingénieur chimiste, j’ai beaucoup travaillé dans la canne à sucre, ce qui m’a amené assez naturellement à m’intéresser à la diversification agricole et à inventer ce qu’on appelle la quatrième gamme, c’est-à-dire les fruits et légumes prêts à l’emploi en sachets plastiques. Malheureusement, à l’époque, on ne se posait pas la question du plastique. Et ce conditionnement permettait aux jeunes ménages réunionnais de s’abstenir de laver les légumes et de les préparer tous les jours. Ce projet démontrait aussi qu‘on était capable de diversifier la production agricole par rapport à une monoculture canne qui était prédominante à La Réunion dans les années 1990.
Siva Je suis ingénieur en certification et j’ai travaillé au sein de plusieurs structures, y compris en tant que consultant, pour l’accompagnement et la mise en place des normes QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement) à La Réunion, à Mayotte, aux Caraïbes et en Métropole. Un jour je suis allé voir un importateur pour acheter un fruit que j’adore : le mangoustan. Il m’a expliqué que ce fruit mythique ne pouvait pas être importé à La Réunion. Je lui ai dit en blaguant que si lui n’essayait pas d’importer ce fruit magique, j’allais m’y coller. Il m’a répondu assez sèchement que si quelqu’un comme lui, avec 30 ans d’expérience, n’avait pas réussi, pourquoi un petit jeune sorti de nulle part y arriverait ! Ça a déclenché un défi en moi, et six mois plus tard je me suis retrouvé à commercialiser ici à La Réunion ces fruits qui étaient jusque-là interdits. Aujourd’hui, je suis engagé à cent pour cent dans ma jeune entreprise, SIVA : Solutions Innovantes de Valorisation Agricole.

Siva, pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?
Siva En 2019, à cause de la mouche des fruits, plusieurs fruits tropicaux ont été interdits d’importation en Europe. Il fallait trouver une solution innovante pour pouvoir relancerl’exportation de nos fruits. C’est ce projet que j’ai présenté dans le cadre de Mouv’outremer : un traitement par vapeur d’eau qui élimine la mouche sans abimer les fruits. Ce qui est intéressant, c’est que cette solution est mise en place dans un cadre collectif et sera ouverte à tout acteur : les producteurs, les exportateurs, les filières agricoles… C’est un modèle déconcentré. On ne sera pas l’opérateur par excellence, on sera un intermédiaire qui apporte une solution. Le conditionnement des fruits se fera, comme auparavant, chez les exportateurs ou les coopératives qui le peuvent. Mais les petits producteurs qui n’ont pas les moyens de conditionner leurs fruits pour les exporter vers des clients potentiels en Europe auront la possibilité de le faire dans notre lieu de conditionnement. L’objectif, c’est vraiment de rendre cette solution accessible à l’ensemble des acteurs aussi bien professionnels que particuliers. L’enjeu de notre démarche est aussi la diversification des cultures.

Jules, quel projet avez-vous présenté dans le cadre de MO ?
Jules
Après la création de la quatrième gamme, j’ai été fonctionnaire territorial et je me suis occupé du projet de tram train de la Réunion pendant 7 ans puis du projet d’autonomie énergétique de la région Réunion. Ces deux expériences-là m’ont amené à un constat amer, c’est qu’il n’y aurait pas de solution performante en termes de mobilité durable à la Réunion par faute d’accord ou de vision partagée par les élus locaux. Près de 400 000 véhicules sont en circulation dans l’île et tous les ans cela augmente de 29 000 à 35 000 véhicules immatriculés ! Et malheureusement, les transports collectifs ne sont pas performants, puisqu’aujourd’hui encore la voiture est deux fois plus rapide que le bus ! Les Réunionnais sont condamnés à utiliser un moyen de transport individuel et à s’endetter pour acquérir un véhicule avec lequel ils font en moyenne entre 20 et 70 km par jour, c’est aberrant. Mon projet, Rezola, c’est de mettre à disposition du public une flotte de véhicules électriques en auto-partage. Ces véhicules seront alimentés par des producteurs locaux d’énergie solaire et gérés depuis un smartphone. Il suffit de s’abonner, de télécharger l’application et le téléphone devient la clé pour ouvrir et démarrer le véhicule.

Les difficultés qu’il rencontrait, c’était exactement ce que j’avais vécu quand j’avais lancé la quatrième gamme. Je me suis dit que si on échangeait et que je lui transmettais mon expérience, en toute humilité, ça pourrait l’aider à mener son projet et lui éviter quelques erreurs que j’avais commises à l’époque.

Jules Dieudonné

C’est assez éloigné du projet de Siva. Comment avez-vous été amenés à travailler ensemble ?
Jules
Quand Siva a présenté son projet à Mouv’outremer, je suis revenu 30 ans en arrière ! Les difficultés qu’il rencontrait, c’était exactement ce que j’avais vécu quand j’avais lancé la quatrième gamme. Je me suis dit que si on échangeait et que je lui transmettais mon expérience, en toute humilité, ça pourrait l’aider à mener son projet et lui éviter quelques erreurs que j’avais commises à l’époque.
Siva Ce que Jules évoque, ce n’est ni plus ni moins que la vérité de l’héritage néocolonial. Quand on essaye de mettre en place un projet, ici à La Réunion, on est toujours confronté aux problématiques de cette économie d’importation-substitution qui nous asphyxie. Même si les choses évoluent et que la société se modernise, certaines difficultés perdurent. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai candidaté à Mouv’outremer. Je voulais rencontrer d’autres acteurs et constituer un réseau d’échange qui nous apporterait de l’énergie. L’Énergie c’est vital pour faire face à une situation complexe. Le réseau d’échange qu’on a construit à travers Mouv’outremer, y compris avec des gens de Mayotte, doit nous permettre de nous émanciper de ce système néocolonial.

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai candidaté à Mouv’outremer. Je voulais rencontrer d’autres acteurs et constituer un réseau d’échange qui nous apporterait de l’énergie. L’Énergie c’est vital pour faire face à une situation complexe

Siva Grondein
Les Mouvers Réunionnais réunis lors de la remise de certificats – Juin 2022

Qu’est-ce que Mouv’outremer vous a apporté ?
Jules
Notre situation, si on n’avait pas eu Mouv’outremer, serait comparable à la solitude du coureur de fond ! Tu fais une course, tu es tout seul et tu ne peux compter sur personne. Avec Mouv’outremer, tu te dis : « en fait, on est tous des coureurs de fond, on est tous à penser qu’on peut courir seul, mais si on court ensemble on pourra aller bien plus loin. On court tous dans la même direction, autant mettre nos solitudes en commun. » Mouv’outremer nous a fait prendre conscience qu’ensemble on est plus forts. Ça encourage le partage, l’entraide et la transmission. Quand on court seul, on dépense beaucoup d’énergie et on en perd les deux tiers. Quand on court ensemble, l’énergie qu’on a perdue par combustion, on peut la récupérer par conviction. C’est beau ce que je dis, non ? (rires) Au cours de la form’action, j’ai aussi découvert des outils et des façons de faire qui était loin de ma culture personnelle de créateur d’entreprise. Nos formateurs nous ont initiés à des façons de voir et d’éclairer nos projets qui n’étaient pas forcément les nôtres initialement.
Siva C’est un privilège d’avoir des cours dispensés par une école internationale reconnue. Les cessions et les groupes de travail étaient très enrichissants, notamment les échanges concernant les outils de management. Cette form’action nous a donné des compétences qui sommeillaient peut-être en nous mais n’étaient pas assez développées. Ça nous a permis de nous poser les bonnes questions, de structurer un peu mieux nos projets et de les pitcher différemment, avec plus d’assurance. Et aussi de se remettre en cause quand il le faut. Avec les Mouvers, nous avons parcouru un chemin commun, chacun avec nos différences, nous avons créé des liens, parfois même des liens d’amitié, et ça, ça n’a pas de prix.

Qu‘est-ce que vous attendez de la communauté ?

Jules Avec Martine Nourry et Patrick Ouriaghli, et tous les autres participants de Mouv’outremer, nous sommes des « conspirateurs du futur » ! On se demande comment on peut améliorer le futur et faire en sorte que les expériences des uns servent aux autres. À La Réunion, nous avons une devise : in min i lave lot, tu as besoin d’une main pour laver l’autre. C’est notre façon de dire qu’on est solidaire. Mouv’outremer, c’est l’occasion de la mettre en application. Ce que j’attends de la communauté, c’est donc une entraide un peu personnalisée et une culture de groupe. Au lieu d’être des coureurs de fond, faisons une course relais. Quand tu n’as plus de souffle, un petit coup de fil et ça repart ! C’est ça dont on a besoin.
Siva C’est réconfortant de faire partie d’une communauté d’acteurs. Quand j’ai appris que Jules et moi on n’habitait pas loin, ça avait un côté encore plus rassurant. La cohésion qui a été créée doit être entretenue. Il y a eu une étincelle grâce à Mouv’outremer. Maintenant il faut continuer à l’alimenter pour en faire un véritable feu de camp afin de nous réunir tous autour de ce feu et qu’on puisse réfléchir ensemble et partager nos expériences. C’est grâce à ça qu’on peut sortir la tête de l’eau pour se développer. Ce qui a été construit, il ne faut pas que ça s’essouffle. Il faut multiplier les échanges et les prises de contact pour animer le réseau. Les référents comme Martine animent des discussions et partagent des informations sur WhatsApp, on suit ce que font les autres, on peut interagir. Demain, ce qui serait intéressant, c’est de se voir périodiquement pour échanger.

Un mot pour définir votre expérience Mouv’outremer ?
Jules
Présence. À cause de la crise sanitaire, la form’action a eu lieu en distanciel. C’est dommage, mais malgré tout, c’est le mot « présence » que je retiens.
Siva Cohésion. La cohésion, c’est ce qui a créé une émulation entre nous.

Session en ligne entre Mouvers Océan Indien – Novembre 2021

Un souhait ?
Jules
J’ai eu la chance de passer à Paris au mois de mars et de rencontrer une partie de l’équipe Mouv’outremer. Ce serait bien de créer un hub des outre-mer en présentiel. On saurait que si on y va, on aura peut-être l’opportunité de rencontrer quelqu’un qui a fait Mouv’outremer Antilles, Guyane, Guadeloupe ou qui vient de Mayotte ou de Nouvelle Calédonie… On pourrait se retrouver là, échanger et se donner quelques nouvelles en chair et en os !

REZOLA :

SIVA INDUSTRIE : page web // vidéo explicative

Contacter Siva : profil Linked-in

Contacter Jules : profil Linked-in

Nos Mouvers ont du talent : 3 questions à Stéphanie Rivière de l’association LEAR

Découvrez le projet de Stéphanie RIVIERE, Mouveuse de la Réunion, dont le projet LEAR (Lire Ecrire Agir à la Réunion) consiste à sensibiliser les enfants aux ODD par le biais d’une cabane à livres itinérante allant à la rencontre des enfants de quartiers enclavés.

Stéphanie a été interviewée par Yann Gourvennec pour Libre comme Lire.

Portrait Mouv’Outremer – Océan Indien : Martine Nourry, citoyenne engagée pour co-construire des chemins de résilience et de transition(s)

40 porteurs de projets très prometteurs et à impacts visant à accélérer les transitions vers des territoires durables, sur des thématiques très variées répondant aux besoins des territoires, ont été sélectionnés dans le cadre de l’appel à candidatures lancé par l’AFD et le Ministère des Outre-mer en zoneOcéan Indien. Nous vous présentons l’un de ces porteurs de projets: Martine Nourry, citoyenne engagée pour co-construire des chemins de résilience et de transition(s)

Qui êtes-vous ?
Je suis une équilibriste ! Dans tout ce que je fais, j’essaye de contribuer à une société un peu plus juste et équitable. Fille d’agriculteur, j’ai fait des études à Sciences-Po Paris puis j’ai travaillé au Tchad et au Burkina Faso puis à La Réunion en collectivités territoriales, et ensuite dans la fonction publique à l’Éducation nationale. Depuis 2018 et le mouvement des Gilets Jaunes, je suis très impliquée dans la dynamique citoyenne à La Réunion. Mon moteur, c’est de chercher des outils et des espaces où l’on peut faire bouger la société pour que chacun puisse y trouver sa part et sa place. Tout ça bien sûr en lien avec l’écologie, parce que j’ai la conviction que c’est ancré sur nos territoires et dans ce qu’on est. Il est important que l’on aille se connecter à ce qu’on appelle ici notre gayar, notre potentiel, notre talent unique.

Quel projet portez-vous dans le cadre de Mouv’outremer ?
C’est justement le projet Nout Gayar ! Avec l’association Kpab6T on intervient dans l’Est de l’île auprès des personnes qui vivent dans des quartiers prioritaires de la ville de Saint Benoit et en zone rurale pour les aider à se connecter à leur potentiel. On a créé des programmes femmes, jeunes et enfants qui ont tous une base commune de coaching : comment je me connecte à qui je suis, comment je prends conscience de l’écosystème dans lequel j’évolue, et comment je me donne des outils pour y évoluer de manière plus optimale.

Exemples d’activités proposées par « Nout Gayar »

Qu’est-ce que Mouv’outremer vous a apporté ?
Le plus intéressant, c’était la rencontre avec les coapprenants. C’est toujours réjouissant de constater qu’il y a de la dynamique et de l’énergie sur l’île, qu’on peut créer des synergies et s’inscrire dans un réseau d’acteurs. Ce qui était vraiment chouette aussi, c’est qu’on soit avec Mayotte. Il y a quelque chose de super intéressant qui a émergé : de belles rencontres et de belles coopérations. Et encore plus parce que les outils qui nous ont été transmis lors de la form’action sont efficaces et impactants.
À titre individuel, comme je fais les choses de manière assez instinctive et intuitive, c’était important d’avoir cette opportunité de partager. Ça permet de poser ce qu’on a dans la tête, ce qu’on sait faire et qui est évident pour nous. L’obligation de l’expliciter et de le partager, ça donne plus d’ampleur au projet.

Un mot pour qualifier la form’action Mouv’outremer ?
Inspirant.

Quel est votre rôle au sein de la communauté ?
Je suis référente communauté et référente événement. Avec Patrick Ouriaghli et Ashvine Severin, qui sont également référents communauté, on se questionne sur comment on peut faire de cette communauté virtuelle une vraie plus-value au quotidien.
Malheureusement, avec la crise sanitaire, on n’a pas eu de possibilité de se réunir. On a un groupe WhatsApp. Il y a des échanges, il y a des mises en relation, il y a des partages d’informations. Et au niveau des microrégions de l’île, plusieurs Mouvers se rencontrent régulièrement parce qu’ils sont dans les mêmes zones géographiques. Mais on ressent vraiment le besoin de se voir, de passer du temps tous ensemble. Avec l’AFD nous préparons la remise de diplômes officielle et la présentation de Mouv’outremer aux institutions et collectivités de La Réunion. Ça va être un moment important, très attendu par la communauté. Ensuite, on aimerait organiser un forum qui réunirait tous les Mouvers et serait ouvert à d’autres acteurs.

Quelle place pour la communauté Mouv’outremer dans le réseau d’acteurs de l’île ?
La communauté a vraiment sa place dans l’écosystème réunionnais. L’approche Mouv’outremer est intéressante parce qu’elle n’est pas clivante. C’est une vision systémique de ce qu’on peut faire pour relever les cinq défis : zéro carbone, zéro déchet, zéro polluant, zéro exclusion, zéro vulnérabilité. Être accompagné par l’AFD est un atout pour faire bouger les choses, et les outils peuvent être partagés avec d’autres communautés qui font déjà beaucoup pour la transition de notre territoire.

Rencontrez-vous des difficultés ?
Nous sommes très attentifs à la question de la légitimité : quelle légitimité, nous, les Mouvers, avons-nous par rapport aux autres acteurs qui sont porteurs de cette dynamique et de ces enjeux ? Comment s’inscrire dans le paysage sans créer de conflit ? Nous sommes conscients que pour tou-te-s celles et ceux qui sont investi-es dans le champ des transitions, c’est un vrai sacerdoce, à la force du poignet. Voir débarquer une communauté d’acteurs soutenus par l’AFD et le ministère des Outre-mer, ça peut créer des frustrations. Il faut vraiment qu’on réussisse à rassurer l’ensemble des acteurs en expliquant qu’on ne va pas prendre la place, et que les portes qu’on va pouvoir ouvrir, on va le faire avec les autres et pour les autres. Créer des synergies, partager, faire passer les messages dans les réunions officielles pour que ça profite à tout le monde. Nous travaillons tous avec le même objectif : la transition et la durabilité de nos espaces insulaires.

Terre de talents : Rejoins le Mouv’

Temple du hip-hop et maison de la jeunesse, le Rex-Nouméa a vibré, le 11 mars dernier, au rythme des artistes calédoniens et des porteurs de projets de la form’action Mouv’outremer-Pacifique. Organisé par l’AFD, en partenariat avec la ville de Nouméa et le Rex-Nouméa, l’événement « Terre de talents : Rejoins le Mouv’ » a mis à l’honneur la jeunesse et la culture urbaine. Animée par Pablo Barri, l’événement a rassemblé un public varié composé d’acteurs engagés, de jeunes calédoniens, d’institutionnels et de responsables associatifs. 

Dernière étape du voyage de Rémy Rioux en Nouvelle-Calédonie, cette soirée a été l’occasion pour le directeur général de l’AFD de lancer la phase finale du cycle de formation Mouv’outremer-Pacifique, et de féliciter les lauréats de ce programme pour « les projets à impact social et environnemental qu’ils portent ; ce sont des histoires inspirantes que l’AFD veut accompagner ». À l’issue d’une semaine « riche en rencontres et en surprises », Mr Rioux a rappelé combien il est important que la jeunesse participe au débat public. « Avec l’Adamic (association culturelle), a-t-il annoncé, nous voulons encourager la formation à l’éloquence pour que les jeunes proposent des choses et pèsent sur les discussions et les projets politiques de ce pays. » Il a également tenu à souligner que la culture, qui inclut le sport, est « un accélérateur d’impact » pour les projets de développement. « Bien avant les agences de développement, et même bien avant les politiques, ce sont les artistes qui donnent la forme des nouveaux projets, a-t-il affirmé. Nous travaillons dans 115 pays et partout nous cherchons ce renfort, ce supplément d’âme qu’apportent les artistes. Je remercie tous les acteurs présents de nous offrir la possibilité de commencer à le faire ici, en Nouvelle-Calédonie, avec vous, dans ce lieu unique. »

Auparavant, Warren Naxue, adjoint à la maire de Nouméa en charge de la jeunesse et de l’animation des quartiers, avait ouvert la soirée en assurant que Terre de talents : Rejoins le Mouv’ est « une vitrine qui promeut l’esprit de partage, de rencontre et d’engagement. » Jules Hmalocko, secrétaire général adjoint en charge des politiques sociales, éducatives et culturelles au Haut-Commissariat de la République, avait quant à lui salué la formation Mouv’outremer, qui « repose sur une communauté d’acteurs engagés en faveur de l’accélération des transitions durables ». « Le réchauffement climatique est là et nous en voyons les conséquences tous les jours, a-t-il déclaré. Notre insularité, notre isolement, la taille réduite de nos îles nous exposent plus que jamais et donc nous engage. Parce que les Outremers, et la Nouvelle-Calédonie en particulier, disposent d’atouts exceptionnels pour relever les défis du XXIe siècle, nous pouvons être des pionniers dans l’accomplissement des objectifs de développement durable de 2030. Des pionniers à condition de faire ensemble et dès maintenant les bons choix. Parce qu’ensemble nous pouvons construire les voies de demain pour un futur souhaitable et meilleur » a-t-il conclu.

La soirée s’est ensuite déroulée dans une ambiance à la fois festive et militante, avec en alternance des performances artistiques (hip-hop avec les groupes SBC et Wolf Family, slam avec Wakfu et Simane, beat-box avec Sacha) et la présentation de projets Mouv’outremer, centrés sur le vivre ensemble et l’inclusion.

À l’issue de sa prestation, chaque artiste a pris la parole pour expliquer son engagement et sa confiance en la jeunesse calédonienne « dynamique et riche de sa diversité ». Trois des lauréats du programme Mouv’outremer, Sophie Petit-Jouvet (Lien solidaire), Cécile Pérennes (Parc Agro Urbain de la Briqueterie) et Cécilia Bouvier (Fablab de l’UNC) ont également partagé avec le public leur engagement pour l’avenir durable de leur pays. 

« C’est avec des idées simples qu’on peut faire des choses qui vont dans le sens du vivre ensemble, de l’inclusion et du développement durable » a déclaré Sophie Petit-Jouvet, porteuse d’un projet d’Entreprise Adaptée calédonienne. « Lien solidaire » emploiera 70 à 80 % de personnes en situation de handicap. Ce projet inclusif a également pour objet de « lutter contre le gaspillage alimentaire en utilisant les 10 000 tonnes de fruits et légumes jetés chaque année en province sud pour les transformer en fruits séchés ou en confitures ». 

Cécile Pérennes, qui œuvre à la création d’un parc agro urbain dans le quartier défavorisé de la Briqueterie (Mont Dore), veut « faire un projet pour les habitants et par les habitants, en adéquation avec leurs besoins ». Cet agro parc proposera une activité agricole, des espaces de convivialité et de délassement, une scène ouverte… afin de « donner aux jeunes de nos quartiers le pouvoir d’agir, de développer des choses, de s’emparer de leur environnement pour se réaliser au quotidien ». « Mouv’outremer c’est une vraie bouffée d’air, une formidable expérience de pouvoir travailler de cette manière, en synergie avec des acteurs qui ont les mêmes valeurs » a-t-elle déclaré.

C’est ensuite Cécilia Bouvier, qui travaille à l’intégration du développement durable dans les actions du Fablab de l’Université de Nouvelle Calédonie, qui a souligné l’opportunité que représente la form’action : « Avec Mouv’outremer, j’acquière des compétences et des outils pour accompagner au mieux les usagers du Fablab. Je souhaite qu’il devienne un outil déclencheur d’innovation et d’entrepreneurs qui s’appuient sur les richesses calédoniennes. Mon objectif est d’amener les utilisateurs à se poser les bonnes questions sur les enjeux du développement durable : qu’est-ce qu’ils font, avec quelles matières, et quels impacts ça peut avoir, pour quelle utilité, quelle durée de vie et quelle réparabilité ? » Ce « LABoratoire de FABrication » propose aux usagers de se former à des logiciels de conception ainsi que sur des machines. Cet espace de partage a également pour vocation de favoriser les rencontres et la création collaborative entre les apprenants, les acteurs locaux, les associations et les entreprises via des partenariats.

Enfin, les équipes du Rex-Nouméa, son directeur Manuel Touraille, les artistes et les équipes de l’AFD ont été chaleureusement applaudis et remerciés, avant de se retrouver autour d’un cocktail.

Salon virtuel mouv’outremer : le rendez-vous des acteurs du changement

Six mois après la fin du dispositif de form’action, les mouvers Antilles-Guyane ont organisé leur premier événement collectif. Un salon virtuel gratuit et ouvert à tous pour échanger, partager et rencontrer la communauté.

Une zone d’accueil pour accéder aux différents espaces, une salle de conférence pour les sessions plénières, des ateliers et tables-rondes pour échanger en petit comité, des stands pour présenter les partenaires, un espace de discussion pour réseauter et discuter avec l’ensemble des visiteurs et des intervenants… Grâce à la plateforme indienne Floor et à l’énergie sans faille du pôle évènement de la communauté Antilles-Guyane, c’est un véritable salon qui a ouvert ses portes le 10 décembre 2021 à 8h30.

Retour sur les temps forts de cet événement qui a marqué les esprits, avec trois référents au cœur de l’organisation.

Béatrice DUCHET (Martinique) est chargée de mission à l’AFD de Fort de France. Il y a un an, elle a choisi de participer en tant qu’apprenante à la form’action mouv’outremer qu’elle avait contribué à construire. Cette « double casquette » lui a donné envie d’aller plus loin en s’engageant dans le pôle événement de la communauté Antilles Guyane.

C’est également le cas de Nicolas LESUEUR (Guadeloupe), communiquant engagé dans l’association Gwada MLCE, pour la mise en place d’une monnaie locale, et dans l’association L’effet papillon, qui organise notamment les conférences TEDxPointeàPitre. Nicolas s’est « tout de suite positionné » pour le pôle événement.

Quant à Frida RENE (Guadeloupe), c’est en tant que « citoyenne engagée dans le secteur associatif », notamment pour la mise en place de dispositifs collaboratifs de lutte contre l’obésité et pour l’éducation alimentaire, qu’elle a tout naturellement voulu mettre son expérience au service du pôle événement.

À l’été 2021, ces trois-là, ainsi que Lavinia RUSCIGNI et Claude TITINA (également référentes du pôle événement), très motivés pour faire vivre leur communauté, ont organisé de nombreux échanges avec les membres pour savoir quelles étaient les attentes : pérenniser la dynamique de la form’action, essaimer cette énergie de vouloir transformer les territoires ultramarins, faire connaître la communauté. C’est de là qu’est née l’idée d’un événement grand public qui rassemblerait les mouvers mais également des institutionnels et d’autres porteurs de projets.

Les référents en action

Pourquoi un salon virtuel ?

Frida. En raison du contexte sanitaire incertain, nous avons vite fait le choix du distanciel. C’était aussi un moyen de réduire les coûts. Mais on voulait vraiment créer une ambiance de salon dans lequel on se balade, on se rencontre… Et non une « visio » sur toute une journée ! La solution nous est venue de Nicolas, qui a trouvé cette plateforme, l’outil parfait, avec différents espaces et niveaux d’interaction.

Nicolas. Ça a été folklorique ! Même si j’avais déjà assisté à un événement sur Floor, c’est un outil pour lequel on n’avait pas de repères ni de référents vers qui se tourner pour savoir comment ça fonctionnait. Donc on s’est dit : relevons le défi et en avant la galère !

Béatrice. Vous avez compris qu’on a un geek dans l’équipe (rires) ! On voulait se démarquer, faire quelque chose d’innovant, donc on a dû sortir de notre zone de confort et se former rapidement.

Comment avez-vous procédé ?

Nicolas. On s’est rendu compte qu’on avait des ambitions importantes et qu’il nous fallait un minimum de budget, notamment pour le film de présentation des mouvers et défrayer les bénévoles. En tant que communicants, nous savons que la préparation d’un tel événement engendre de nombreuses tâches et que ça demande du temps. Grâce à Béatrice, on s’est rapproché de l’AFD à Paris ; le projet a reçu un bon accueil et notre budget a été validé.

Béatrice. Dès lors, on a pu faire appel à Maud de Makesense pour qu’elle nous accompagne dans l’organisation. On s’est aussi appuyé sur les référents des pôles animation et codéveloppement pour relayer l’information et nous aider à mobiliser la communauté. Petit à petit, les membres se sont engagés pour proposer des cessions et des ateliers. C’est comme ça que nous avons bâti le programme. Nicolas et Frida ont beaucoup travaillé sur la mobilisation des partenaires extérieurs.

Comment avez-vous recruté ces partenaires extérieurs ?

Frida. Quand on présente la communauté et ses valeurs – créer du lien pour un développement durable de nos territoires –, la plupart des acteurs répondent favorablement. De surcroît, on leur proposait des stands gratuitement. Ça leur offrait une visibilité et ils pouvaient venir sans pression. Au regard de la crise sanitaire et de la crise sociétale chez nous, notre manifestation apportait une bouffée d’air frais dans la grisaille ; une journée où on se penche sur les solutions plutôt que sur les problèmes.

Nicolas. Les acteurs institutionnels ont besoin d’aller à la rencontre des porteurs de projets : ils étaient donc heureux d’avoir cette tribune. Nous sommes aussi allés chercher des personnes qu’on connaissait bien par notre action associative. Elles ont tout de suite répondu présent ! Et, pour rebondir sur ce que dit Frida, il faut remettre dans le contexte. En Guadeloupe, une semaine avant, il y avait beaucoup de tensions, des barricades. Début décembre, toutes les manifestations, même en distanciel, étaient annulées. Mais on avait engagé tellement de temps et de tripes qu’on ne voulait pas renoncer.

Avez-vous dû modifier le programme à cause de la crise ?

Nicolas. On a revu un peu le positionnement pour contextualiser nos problématiques de développement durable et la réalité de crise sociale de nos territoires. On voulait montrer qu’on est conscients de ça, qu’on n’est pas hors du circuit.

Frida. Le programme initial prévoyait de recevoir le ministre ou son représentant, les présidents de région… Compte tenu du contexte et des urgences qu’ils avaient, on ne pouvait plus focaliser l’ouverture de l’événement sur eux. Mais on a eu la chance de trouver rapidement d’autres politiques qui sont venus.

Quels ont été les temps forts de cette journée ?

Frida. Le moment le plus fort, pour moi, pendant la matinée d’introduction, ça a été le témoignage des élus de nos territoire qui avaient participé à la formation. Leur prise de parole a démontré aux autres institutionnels qu’eux aussi pouvaient se former et être partie prenante de la communauté. Pas simplement pour recevoir les porteurs de projet, mais pour travailler de manière plus collaborative. C’était un message important : on peut à la fois être élu et être dans l’action. Que l’on soit dans le privé, dans le public, élus ou pas, nous formons une communauté et nous pouvons avancer tous ensemble. Un autre moment de la journée qui a marqué beaucoup de visiteurs, c’est la session de Félix Lurel.

Béatrice. Comme Frida, j’ai aimé les temps d’introduction avec nos élus et nos dirigeants. Beaucoup de personnalités importantes étaient présentes, notamment Charles Trottmann (directeur du département des Trois Océans à l’AFD). Mais « mon » temps fort, c’est la diffusion du film de présentation des mouvers et de leurs projets. J’ai vraiment apprécié de revoir les visages de nos collègues et amis.

Nicolas. C’est vrai, la séance d’ouverture avec les élus a été un moment fort. Harry Durimel (maire de Pointe-à-Pitre), par exemple, ne pouvait pas se connecter à cause d’un problème technique. Mais il a insisté parce qu’il voulait vraiment participer et il a finalement pris la parole. On a eu un beau panel d’institutionnels qui se sont exprimés pour ouvrir cette discussion. Pour ma part, comme je me suis beaucoup occupé du support technique, c’est plutôt à la fin de la journée que j’ai été agréablement surpris de constater qu’il y avait encore énormément de monde à la séance de clôture et que ça ne s’arrêtait pas ! C’était émouvant après 8 heures de visio !

Un salon virtuel riche en sourires et partages

Êtes-vous satisfaits de la participation ?

Nicolas : Plus de 200 personnes ! On était impressionnés !

Frida : Oui, très ! Dans le contexte, que tant de citoyens et d’institutionnels prennent le temps de venir, on ne s’y attendait pas. Et ce qui nous a vraiment fait chaud au cœur, c’est que la majorité des gens sont restés très longtemps, voire la journée entière, ce qui est rare. Et ça prouve qu’on a eu raison de maintenir l’événement. De nombreux visiteurs ont participé en direct, notamment via le fil de discussion : il y avait une véritable interaction et de vrais temps d’échanges. Et au cours de la journée, de nombreuses personnes ont intégré le groupe WhatsApp. Ça démontre qu’elles se sont reconnues dans notre communauté et ont voulu y adhérer tout de suite.

Béatrice : Les gens ont découvert cette communauté qu’ils connaissaient mal et ont été bluffé par l’énergie qui s’en dégageait. On est contents parce que finalement, on n’était pas très connus, on n’avait aucune légitimité institutionnelle, à part la participation de l’AFD, mais les gens sont venus et ont trouvé quelque chose qui répondait à leurs attentes.

Deux mots pour qualifier l’événement ?

Béatrice. Fierté, réussite et belle énergie.

Frida. Fierté, ça c’est sûr, avenir et inspiration.

Nicolas. Évidemment, on est fiers. Mais ce qui m’a marqué, c’est le lyannaj ultramarin. On a fait un tour du monde avec des acteurs engagés sur toute la planète. C’est ça, les outremers ! C’est le lyannaj, c’est l’ultramarin, et c’est notre avenir aussi.

Des regrets ?

Nicolas. Le seul, c’est de ne pas avoir trouvé les techniques pour mieux mobiliser notre communauté au début.

Béatrice. Beaucoup d’autres projets intéressants n’ont pu être valorisés puisque certains mouvers n’ont pas fait le film de présentation ; on les a au moins aperçus grâce à Frida, qui a réalisé un montage, mais on aurait aimé montrer davantage qui ils sont et comment ils agissent.

Frida. C’est vrai qu’on n’a pas pu valoriser tous les apprenants autant qu’on l’aurait souhaité. Sinon, objectivement, je n’ai pas de regret. Au regard du budget, de l’équipe projet réduite et de la crise sanitaire et sociale, on a surmonté tous les obstacles. C’est un bel exploit.

Un mot de l’avenir ? Un souhait ?

Frida. Mon souhait, c’est que le salon ouvre encore un peu plus les portes pour la réalisation de nos projets. Un des objectifs était de pouvoir être identifiés non pas comme des gens qui ont eu une idée le matin sur le développement durable (rires), mais comme des porteurs de projets qui ont suivi un parcours d’expert, étudié pendant plusieurs mois les enjeux nationaux et territoriaux, révisé leur copie plusieurs fois et rendu un mémoire… Bref, des personnes qui connaissent leurs territoires et portent des projets en adéquation avec ces territoires. Que cet événement ait permis de nous faire connaître et qu’on fasse appel à nous pour mettre en œuvre nos projets, voilà ce que je souhaite pour nos territoires.

Nicolas. Pourquoi on s’engage dans le pôle événement de cette communauté ? Parce qu’on a envie qu’elle soit plus grande et plus forte. Ensemble, on est plus fort, c’est que les visiteurs du salon ont ressenti. Plus on va prendre le temps de se rencontrer, de discuter de nos projets entre nous, ultramarins, plus cette communauté va se densifier et mener des actions, plus ça sera facile de transformer nos territoires. C’est la diversité des typologies de personnes de la communauté qui donne une ouverture sur un projet global et des possibilités d’avancer beaucoup plus vite.

Béatrice. L’objectif maintenant, c’est de passer de l’idée à l’action. À l’AFD, nous avons cette finalité mais nous ne sommes pas les acteurs, nous sommes là pour accompagner. Je nourris le souhait de pouvoir continuer à accompagner cette communauté, qu’elle s’élargisse et qu’on fasse changer les choses. Valoriser tous ces petits projets, et qu’il y ait une prise de conscience générale de la dynamique existante, une transformation par un passage à l’acte. J’appelle de mes vœux un changement de paradigme, qu’on passe d’une politique où on parle à une politique où on agit. La transformation est attendue par les citoyens. Énormément de projets vont dans ce sens. Je souhaite que nos élus s’approprient ces projets-là, s’approprient toute cette belle énergie et s’appuient sur ces ambassadeurs pour transformer progressivement nos territoires. C’est la politique des petits pas. Et je souhaite également qu’on puisse renouveler la form’action pour avoir encore plus d’acteurs formés et en capacité de mettre en œuvre leurs projets.